De l’autre côté de l’Elbe...

Le Nord-Est de l’Allemagne est une sorte d’immense ensemble de forêts et de champs constellé de lacs et de rivières, le tout bordé de sentiers, de petites routes et de pistes cyclables. Ces paysages sont régulièrement enjolivés par des affiches électorales, des idéogrammes dont on se demande parfois ce qu’ils signifient et d’inévitables installations dont l’esthétique est un rappel que les goûts et les couleurs...

Nous avons traversé cette jolie contrée (le Holstein, en grosse partie) de Puttgarden à Gluckstadt en passant par Pöln - que nous conseillons aux amoureux des oiseaux, du kayak, de la randonnée... et du vélo. Et, dimanche dernier, en plein après-midi, nous avons traversé l’Elbe au terme d’une étape de plus de 68 kilomètres (record battu, donc !).

Lundi matin, nous remontions le long de son embouchure jusqu’à la Mer du Nord et nous avons été bloqués par un canal qu’enjambais un pont hydraulique irrémédiablement levé... jusqu’à ce qu’apparaisse Manfred.

Manfred gère le pont-digue de Wischaffen et le flux du canal en fonction des marées. Il s’occupe aussi des moutons qui paissent sur la digue. Contre un coup de main pour nourrir les moutons et les faire traverser, il nous a mis aux commandes du pont. Nous avons donc nous-mêmes abaissé puis relevé puis rabaissé puis re-relevé le pont et les barrières.
En sus, une visite guidée du centre de commande et des explications sur la gestion du niveau de l’eau en fonction des marées et sur la méthode d’évacuation des sédiments.

Ensuite, il y a eu la côte et les digues jusqu’à Cuxhaven (où la plage est impraticable, n’essayez pas !), au milieu des moutons et des vaches, puis nous avons repiqué vers le Sud-Ouest en direction des Pays-Bas ! En s’enfonçant dans cette Allemagne-ci, les campings ont des allures de lieux abandonnés et déserts. On se demande si ça vit, ici, et comment... On se demande aussi si on ne va pas croiser une équipe de tournage d’une série post-apocalyptique ou des zombies, ou les deux...

On a quand même la certitude qu’il y a des "habitants", dans la mesure où un de nos téléphone a été volé dans les douches du camping de Dorum-Neufeld (oui, oui, juste à côté de Dorum-tout-court). Les gérants du camping ont eu l’amabilité de nous donner un plan pour nous rendre à la police locale - 6 kilomètres plus loin - où un agent qui ne parlait presque pas anglais nous a promis qu’on nous enverrait le téléphone par la poste... si on leur rapportait. Enquête bouclée, photocopieuse en panne, même pas de copie de la déclaration en poche, donc.

Bref, Derrick est mort mais ils ont gardé le décor !

Nous, on continue notre chemin... Le Weser est passé et Bremerhaven derrière nous.

PS : Merci à Angela pour son indéfectible soutien et félicitations à elle !