Fin du deuxième mois et adieux déchirants au Danemark...

Nous avons quitté Oslo il y a une petite semaine et, bien que le vent ait soufflé vers le Nord durant toute la traversée, le bateau a traîné dans son sillage les nuages et la pluie qui nous avaient accueillis en Norvège.

La traversée de Copenhague s’est donc faite entre les gouttes et notre première étape danoise a été écourtée pour cause de déluge... Qu’à cela ne tienne, nous avons repris la route le lendemain, cherchant des abris dans les pompes à essence, sous les ponts et dans les supermarchés. Une tempête est passée pas très loin de nous, le bout de l’aile de Sebastian - c’est son petit nom, paraît-il - a fait voler quelques auvents dans le camping mais notre tente a résisté, lestée par nos 11 sacs et nos quatre corps ensommeillés. D’ailleurs, on ne nous ôtera pas de l’esprit que son profil se trouve immortalisé sur l’une de nos innombrables photos de ciel. Un profil jeune et élancé, soucieux mais décidé qui semble voler vers le Nord-Est, le regard portant jusqu’au Pôle qu’il n’atteindra pas...

Pour le reste, nous traçons notre chemin (la carte ci-jointe est à jour)... Les oiseaux migrateurs se donnent rendez-vous ici pour commencer leur grand voyage vers le Sud. Autant dire que ça chante et que ça croasse sérieusement en début de nuit. En journée, nous croisons souvent des tribus impressionnantes de mouettes, de foulques, de cygnes, de corneilles mantelées et autres volatiles qui arpentent champs, lacs et bras de mer à la recherche de réserves pour leur voyage qui sera long de deux à trois mille kilomètres.

Nous aurons, d’ici un mois, atteint les trois mille kilomètres aussi, rien qu’avec nos guiboles... Nous ne doutons pas qu’au terme de cette migration, il y aura la chaleur du nid, le doux chant des amis et l’envie de repartir vers d’autres contrées lorsque les beaux jours reviendront.

En attendant, demain nous quitterons Lolland (avec un nom pareil, pas étonnant que les prises électriques aient des airs de smileys), non sans avoir visité Maribo qui en est le calme mais non moins joli chef-lieu. Et nous gagnerons l’Allemagne via Rodby puis Puttgarden. À nous l’Elbe, la Mer du Nord et les digues pharaoniques !